Collectif d’acteurs
DR


De Leslie Kaplan

Mise en scène :
Marcial Di Fonzo Bo

Assisté de
Mélanie Leray

Avec :
Jean-François Auguste, Emilie Beauvais, Cécile Bournay, Raoul Fernandez, David Jeanne-Comello, Denis Lejeune, Laetitia Lemesle, Valérie Schwarcz et cinquante habitants de la ville de Rennes.

Musique :
Surrogate cities
De Heïner Goebbels
Interprétée par l’Orchestre National de Bretagne
Sous la direction de Stephan Sanderling

Lumières :
Maryse Gautier

Costumes :
Laure Mahéo

Son :
Manu Léonard

Images :
Bruno Geslin

L’Excès-L’Usine

Le texte est écrit dans un lancinant et extra-lucide présent, rythmé par la description des jours et des choses. L’usine, la grande usine univers, celle qui respire pour vous. Il n’y a pas d’autre air que ce qu’elle pompe, rejette.On est dedans. Leslie Kaplan fut " établie " en usine avant les événements de mai 68. Loin du récit personnel, le poème se détache de toute dimension temporelle ou anecdotique. Le temps de la vision et le temps de l’écriture sont mêlés. ce qui ne pourrait être dit qu’en s’arrachant au dire comme le souligne Maurice Blanchot.
J’ai associé à la représentation la partition de Heiner Goebbels : Surrogate Cities qui sera interprétée par L’Orchestre de Bretagne dirigé par Stefan Sanderling. Une tentative en musique pour lire la ville comme un texte, pour traduire quelque chose de sa mécanique et de son architecture. Cinquante musiciens, huit acteurs et une soixantaine d’habitants de la ville de Rennes seront ensemble pour cet impromptu dans le cadre du festival, cinq soirées uniques.

  • L'excès d'usine de Leslie Kaplan L’excès d’usine de Leslie Kaplan
  • L'excès d'usine de Leslie Kaplan L’excès d’usine de Leslie Kaplan
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Dans la grande-usine-univers à force de manipuler des objets, on finit par leur ressembler. Bouts de corps et bouts de mots, qui essayent de rendre compte de cela, leur limite. Le théâtre doit déranger et être insupportable. A croire. Aller à l’encontre du réel dans le seul but de le questionner.
De mettre (en scène) notre art à l’épreuve. Marcial Di Fonzo Bo L’Excès-l’usine est le résultat d’une proposition du festival Mettre en Scène à Marcial Di Fonzo Bo et à l’Orchestre de Bretagne. A l’origine, il y a les Lucioles, groupe formé à l’école du TNB, avec Marcial Di Fonzo Bo. Ils sont allés régulièrement travailler avec les femmes de la prison de Rennes. C’est alors qu’a lieu un premier travail sur L’Excès-l’usine de Leslie Kaplan, un texte sur les existences étranglées par l’absurdité des jours dans le cadre banal et terrible du travail en usine. Une suite d’images poétiques, comme des diapositives tristes et belles, dont le thème, forcément, devait toucher les femmes de la prison de Rennes. Elles l’ont été, ont pris à leur compte quelques extraits, et Leslie Kaplan est devenue collaboratrice et amie de Marcial Di Fonzo Bo et du groupe.

A nouveau, les Lucioles vont travailler à partir de L’Excès-l’usine. Cette fois ils ont fait appel à des habitants de Rennes et à l’Orchestre de Bretagne qui interprète Surrogate Cities de Heiner Goebbels, sous la direction de Stefan Sanderling. Ils répètent tout juste un mois, pour aboutir à un impromptu donné quatre fois au Festival Mettre en Scène, et nulle part ailleurs. Un spectacle à part entière cependant, qui, loin de toute tentation réaliste, puise dans la poésie de Leslie Kaplan pour faire entendre “une réponse au formatage qui nous menace jour après jour” dit Marcial Di Fonzo Bo.
Une réponse à la violence d’un état du monde proche du totalitarisme.
Un état de déshumanisation, lorsque l’individu considéré comme un rouage, est remplaçable par un autre rouage. Un état qui finit par vous contaminer, se transmet de génération en génération, conduit à une forme de folie. C’est à la fois atroce et absurde, proche finalement du monde de Charlot, de l’humour froid de Buster Keaton. Théâtre-contemporain.net (...)
Le film était ouvert et posait en creux la question : comment le monde de maintenant, le monde des villes, pouvait-il rester civilisé, c’est à dire garantir la place de l’autre, comment faire pour ne pas reproduire, répéter le crime, comment ne pas suivre, à l’image du criminel, la pente passive et violente des pulsions, et ne pas reconduire, même au nom de la justice, l’enfermement en soi-même, qui est la malédiction de l’assassin. Leslie Kaplan dans Les Amants de Marie

Interview de Leslie Kaplan

PRODUCTION Théâtre National de Bretagne/Rennes
Théâtre des Lucioles

Date et lieu de création :
2003 au Théâtre National de Bretagne - RENNES

 
@ Théâtre des Lucioles 2024