Au départ, il y a le film l’inconnu du lac d’Alain Guiraudie que je découvre un peu par hasard. Je trouve le film rare et d’une poésie infinie. En regardant une bonne partie de la filmographie de Guiraudie ensuite, je reconnais les motifs qui lui sont propres : les répliques pleines d’humour, la précision de l’écriture, la direction des acteur.ices étonnamment théâtrale, les personnages aux accents de l’Aveyron en perpétuels questionnements sur leurs désirs, se répondant d’un film à l’autre. Se dévoile alors un cinéma empreint de lutte des classes et de marxisme, où il est question du monde du travail, d’argent, de sexualité, et toujours d’amour.
Puis je découvre son roman, Rabalaïre, un mot occitan qui signifie « vagabond ». On y suit l’histoire de Jacques qui est au chômage, ne milite plus et ne sait plus quoi faire de sa vie. Ses maigres économies ne lui permettent pas de se projeter bien loin, il fait donc des allers retours entre Bellegarde où il réside (ville inventée, sorte de sous-préfecture aveyronnaise) et Clermont-Ferrand. Mais il n’est pas pressé, ce qu’il aime surtout, c’est passer du temps dans le petit village de Gogueluz, un endroit où le nouveau monde ne semble pas avoir posé ses valises.
Maurin OLLÈS, acteur & metteur en scène
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LA PRESSE EN A PARLÉ
Car plaisir il y a, ô combien, dans ce spectacle qui musarde dans l’univers guiraudien, lequel stipule que les voies du désir sont impénétrables et doivent être amoureusement accueillies comme telles, en toute liberté, comme son héros sur les petites routes de l’Aveyron (…)
Le Monde par Fabienne Darge (02.04.25)
Ce spectacle boosté à la Brigoule, l’élixir local, inventif avec trois bouts de ficelle nous enchante, sa liberté par temps d’intégrisme de tous bords fait du bien. Il célèbre l’amour des corps, des autres, de la langue, de ces gens dont on ne parle jamais, des gros, des vieux, des culs terreux, des moches, avec beaucoup d’humilité et un vrai partage vers le public. Un bijou à ne pas rater au théâtre Bastille !
Un Fauteuil pour l’Orchestre par Sylvie Boursier (03.04.25)
Maurin Ollès et Pierre Maillet s’emparent de l’atmosphère fantastique du récit qui naît de ce glissement progressif, d’une narration hyperréaliste qui, toujours sur le fil, bascule imperceptiblement dans l’étrange. Avec une subtilité et une intelligence réjouissante, Maurin Ollès et Pierre Maillet déploient toute la théâtralité de l’univers si particulier d’Alain Guiraudie et donnent corps à ses personnages décalés, sans filtre, et si profondément humains.
Arts Mouvants par Sophie Trommelen (31.03.25)
Créé en octobre 2024 à la Comédie de Colmar, ce spectacle – que l’on a pu voir tout récemment au Théâtre Sorano à Toulouse – offre une traduction scénique ô combien stimulante de l’univers filmique et romanesque d’Alain Guiraudie, sans équivalent dans le paysage artistique français contemporain.
Les Inrockuptibles par Jérômes Provençal (01.04.25)
Un « Jacques a dit » scénique : instants de maîtrise perdue et plaisir pour le public qui en redemande, tant Pierre Maillet est un acteur heureux, facétieux, espiègle, railleur et drôle, contant à la salle son être-là au monde avec un étonnement qu’il goûte en poète – ouverture et humilité.
Hotello par Véronique Hotte (01.04.25)
@ Maurin Ollès