Dans le diptyque « Little Joe : NEW YORK 1968 - HOLLYWOOD 1972 », le plus inattendu, c’est la fantaisie et la drôlerie qu’amène Pierre Maillet à cet hommage aux trois films de Morrissey dominés par la figure de Joe Dallessandro.
Ni nostalgie ni fascination pour l’underground ou les sixties, mais le regard d’une génération suivante sur cet appétit d’expériences sans brides, et des acteurs étincelants qui poussent avec brio les plus belles scènes vers la comédie.
On rit souvent, l’exagération est sous le signe de la liberté de l’acteur, du pouvoir de la fantaisie. Une troupe nombreuse, magnifique, cet art qu’ont toujours eu les Lucioles de renforcer un collectif de vingt ans avec des acteurs extérieurs à leurs parcours, et tout le monde à la même enseigne : ni sociétaires ni pensionnaires.
Au terme de cette traversée, étrangement, des ombres et des fantômes sont passés sur la scène, et derrière la jubilation théâtrale ils nous ont fait sentir la beauté des existences attirées par le vertige.
Alain Neddam
Au sein d’une scénographie ingénieuse de Marc Lainé (trois espaces, en forme de boîtes, s’imbriquent les uns dans les autres), tous les personnages de ce New York de la révolution sexuelle nous parlent, sans aucune forme de pudeur, de leurs envies, de leurs besoins, nous font entrer dans l’intimité de leurs vies marginales. Perruqués, grimés,
dénudés à l’occasion, ils sont dix, aux côtés de Pierre Maillet, à faire renaître cet univers vivant et déjanté. Tous sont formidables. Ils donnent corps aux débordements d’un quotidien à la fois superficiel et aigu, ils nous font rire. Et nous embarquent avec entrain dans leur monde : un monde fait de transgression et de liberté.
Manuel Piolat Soleymat / La terrasse – novembre 2013
« Ces personnages sont sympathiques et ils auraient pu être des gens biens, mais pas dans un monde aussi navrant ».
Paul Morrissey
Interview de Pierre Maillet / Présentation de LITTLE JOE
itv Pierre Maillet / Présentation du diptyque "LITTLE JOE" from jugon muriel on Vimeo.
Crédits photos :
Bruno Geslin et Jean-Louis Fernandez